Le vote des étudiants

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L’abstention est un phénomène qui touche particulièrement les 18-25 ans. En 2012, ils étaient 39% à déclarer ne pas vouloir se rendre aux urnes. La participation au prochain scrutin présidentiel pourrait être plus faible encore.

Si l’on se réfère à un sondage réalisé l’automne dernier par l’Ifop, 45% des étudiants ne comptent pas se rendre aux urnes, contre 27% pour l’ensemble des Français. Comment expliquer ce phénomène ?

Selon ce sondage, 45% des étudiants ont l’intention de ne pas voter au printemps prochain contre 39% en 2012. Ce chiffre record est à relier avec le fait que de nombreux étudiants ne se reconnaissent dans aucun parti politique. 23% des sondés se déclarent proches d’aucun parti politique, soit une hausse de 2,5 points depuis 2012. On observe également que 23% sont proches des Républicains, 15% du Parti socialiste et 10,5% du Front national.

L’abstention record et l’indécision importante prévues chez les étudiants sont dues à un sentiment d’exclusion perçue dans les programmes. En effet, 74% des étudiants ne sont pas satisfaits par la façon dont les candidats à la prochaine élection présidentielle répondent aux préoccupations des étudiants. Pour 63% d’entre eux, c’est l’emploi qui sera l’enjeu le plus important de ces élections. Le pouvoir d’achat (47%) décroche la deuxième place des sujets qui compteront beaucoup, suivi de près par l’éducation (44%).

Ce désintérêt est aussi la conséquence de la présidence Hollande : 50% des étudiants sondés estiment que la situation des étudiants s’est plutôt dégradée ces cinq dernières années. Pour 29% d’entre eux, la situation des étudiants n’a pas changé, et pour 21% seulement, elle s’est améliorée. Un échec pour François Hollande qui avait placé la jeunesse au cœur de ses préoccupations en début de mandat. Paradoxalement, les mesures prises par le gouvernement pendant le quinquennat pour l’enseignement supérieur recueillent l’adhésion. Par exemple, 77% des étudiants sont favorables à la création de deux nouveaux échelons pour les bourses étudiantes, ou encore 56% d’entre eux approuvent l’instauration d’une sélection à l’entrée du master à l’université.

Hugo Amiotte

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