La clé : un job lié aux études

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Un étudiant sur deux travaille pendant ses études. Cette activité professionnelle peut être responsable d’échecs mais aussi de réussites chez les étudiants selon le type d’emploi exercé, la place qu’il prend dans l’emploi du temps et son lien avec la formation suivie.

D’après une étude de l’OVE (l’Observatoire de la Vie Étudiante, 2016), près d’un étudiant sur deux exerce une activité professionnelle (régulière ou occasionnelle) au cours de ses études. Cet emploi peut être bénéfique comme néfaste, tout dépend du type d’emploi, de la manière dont il est exercé et dans quelles proportions.

Un emploi indispensable, complémentaire ou accessoire

Les raisons pour lesquelles les étudiants choisissent d’avoir un emploi en plus de leurs études sont multiples. Il y a d’abord les ressources dont ils disposent : beaucoup travaillent afin de financer leurs études. Un enfant avec des parents cadres n’aura pas d’emploi parallèle, tout au plus un emploi complémentaire tandis qu’un enfant ayant des parents ouvriers aura un emploi alimentaire, lui permettant de poursuivre sa formation. La volonté d’augmenter son niveau de vie est aussi une raison pour avoir un emploi étudiant, comme en témoigne Chloé, 21 ans. Enfin, d’autres travaillent pour mener à bien leurs projets futurs, comme l’insertion dans la vie active : ils cherchent des compétences professionnelles supplémentaires. (source Vanessa Pinto. « L’emploi étudiant et les inégalités sociales dans l’enseignement supérieur » , 2010).

Job dans l’emploi du temps : un élément crucial

Cette activité professionnelle peut avoir des conséquences négatives sur les études. Plusieurs analyses montrent qu’il existe un seuil au-delà duquel avoir un emploi étudiant devient un facteur d’abandon des études et d’échec scolaire : en deçà de 15 heures de travail hebdomadaires, la double activité n’a quasiment pas d’impact sur la réussite de la formation. Au contraire, une activité trop prenante telle qu’un mi-temps en pleine semaine influe sur la présence en cours et le travail personnel et donc sur les chances de réussite. 60 % de ceux qui travaillent tout au long de leurs études déclarent que cette activité a eu des conséquences négatives sur leurs résultats, allant jusqu’à inciter au décrochage et à l’abandon de leurs études. (Source Catherine Béduwé, et al. « Les relations entre l’emploi salarié et les interruptions d’études à l’université », 2018).

Emplois liés et emplois dissociés

 

Graphique paru dans l’enquête OVE sur l’activité rémunérée des étudiants.

Il faut cependant veiller à différencier les types d’emplois étudiant : apprentissage, stages, emplois saisonniers, emplois complémentaires s’inscrivent dans les emplois liés à la formation, tandis que certains entrent en concurrence avec les études. Le type d’emploi est aussi un facteur déterminant dans la réussite des études. Un emploi sans lien avec la formation suivie augmente les risques d’échec chez les étudiants. Il prend souvent sur le temps de cours (30 % des étudiants déclarent que leur job les a empêchés de suivre des cours) et accentue le manque de motivation, parfois jusqu’à contraindre les étudiants à choisir entre leur emploi et leurs études (selon Catherine Béduwé, et al. « Les relations entre l’emploi salarié et les interruptions d’études à l’université », 2018). À contrario, un emploi étudiant peut être un avantage lorsqu’il est intégré à la formation : il accroît les chances de progrès et de réussite ( selon Sandra Zilloniz. « ‪L’activité rémunérée des étudiants et ses liens avec la réussite des études‪. Les enseignements des enquêtes Emploi 2013-2015 » 2017).

Crédit photo : pexels-photo-1543895 – Auteur : Samantha Reynolds.

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