Coloc : cauchemar en cuisine
Dans le(s) Magazine(s) : n°2 mars 2018
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En colocation on partage le loyer, mais quand il s’agit de nourriture ce n’est pas forcément le cas. Rencontre avec Clémence qui partage le même appartement mais pas le même frigo que Lisa et Marie.
La cuisine n’est pas toujours un moyen de rapprocher les gens, c’est aussi un moyen de les distinguer. Elle est parfois source de désaccords au sein d’une colocation et on retrouve dans les frigos des étudiants des aliments très différents. Alors quand on est en colocation et qu’il s’agit de faire les courses, les choses peuvent se compliquer.
«Moi je fais mes courses de mon côté mais les filles elles ont un budget commun. Elles mangent toutes les deux du bio et végétarien. Cela me revient trop cher de tout acheter bio » raconte Clémence, étudiante en psychologie et en colocation avec deux autres étudiantes, Lisa et Marie, depuis la rentrée 2017.
Des aliments qui disparaissent
On trouve aujourd’hui des réfrigérateurs conçus spécialement pour les étudiants souhaitant séparer leurs aliments. Si cela peut sembler étrange, c’est aussi une façon d’éviter des conflits. Chez Clémence, chacune a un étage réservé pour ses courses. «J’ai mon rayon dans le frigo et elles ont le reste. En fait on ne partage plus, parce qu’avant pendant les week-end je rentrais chez moi et elles faisaient des soirées à l’appart. Quand je revenais à Dijon, mon rayon était presque vide, leurs amis se servaient dans mes courses.»
Des modifications dans l’alimentation peuvent avoir des effets sur l’organisation de la colocation. Pour Clémence qui vivait avec Lisa l’an passé, des bouleversements ont eu lieu au quotidien. Son amie s’est adaptée au régime de leur nouvelle colocataire : «Avant on cuisinait et on mangeait tout le temps ensemble. Mais ça a changé parce que maintenant Lisa suit Marie dans son régime bio et végétarien. Du coup elles ne m’attendent pas pour manger et cela a modifié l’organisation des courses. Avant c’était en commun, on participait toutes les deux. l’une faisait les courses et l’autre la remboursait. Ça se passait bien. »
Une convivialité perdue
Pour Clémence c’est surtout sa relation avec Lisa qui a évolué, puisque des tensions sont nées du fait de la répartition des courses. Cette nouvelle manière de fonctionner l’a mise à part dans la colocation. «En fait nos repas ont les passe plus ou moins ensemble. Quand cela arrive encore, c’est devant la télé, on n’a plus grand chose à se dire. Ça ne me fait pas plus plaisir que ça de manger avec elles. Si je devais manger toute seule ça m’irait très bien aussi », explique-t-elle.
L’expérience colocation peut même tourner court à cause d’une mauvaise entente concernant l’organisation de la cuisine. La solution ? Établir dès le départ des règles de fonctionnement, la meilleure manière de maintenir une bonne ambiance dans la « coloc ».
Juliette Cathenod