Le fournil de l’Arroux

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A Toulon-sur-Arroux, la boulangerie de la famille Degrange ouvre ses portes dès 6h30. Un petit commerce qui mobilise tous ses membres grâce à un fort sentiment de solidarité. Hervé Degrange, 52 ans, commence sa journée à 2h30, à l’heure où le village dort paisiblement. Un rythme qu’il a conservé depuis l’ouverture de la boulangerie Le …

A Toulon-sur-Arroux, la boulangerie de la famille Degrange ouvre ses portes dès 6h30. Un petit commerce qui mobilise tous ses membres grâce à un fort sentiment de solidarité.

Hervé Degrange, 52 ans, commence sa journée à 2h30, à l’heure où le village dort paisiblement. Un rythme qu’il a conservé depuis l’ouverture de la boulangerie Le Fournil de l’Arroux. « On s’est installé en juillet 2005 avec ma femme, explique-t-il. Avant, on était tous les deux ouvriers à Montceau-les-Mines. On connaissait bien les anciens propriétaires qui allaient partir à la retraite, alors on a saisi l’occasion ! »

Sa journée débute comme toutes les autres, aux fourneaux, dans une odeur de pain doré. « En arrivant, j’écoute la messagerie pour les commandes. Je commence par le pain bio pour ne pas mélanger les farines, puis je continue avec les viennoiseries. Tout en surveillant les cuissons, je m’occupe ensuite des pains qui nécessitent plus de repos pour le lendemain.» Lorsqu’on évoque la situation sanitaire actuelle, Hervé reste confiant. « La première semaine c’était la panique, tout le monde s’est jeté sur le pain puis après, plus rien. Au final, ça n’a rien changé. On a seulement un peu moins de boulot car les restaurants sont fermés. »

A 6h30, Sandrine fait son arrivée pour assurer l’ouverture du commerce et accueillir les premiers clients. Tout comme son mari, elle est immergée depuis son plus jeune âge dans cet univers. « Je travaille en boulangerie depuis mes 15 ans. J’ai appris naturellement à aimer le commerce, c’est pourquoi j’ai effectué un BTS action commerciale. » Elle aime tisser des liens particuliers avec les Toulonnais. « Je vois le même noyau de personnes tous les jours depuis plus de quinze ans. Au fil du temps, avoue-t-elle, on rentre presque dans la confidence avec les gens. »

Leur plus grand fils, Sébastien, 20 ans, participe au développement de l’entreprise depuis qu’il est jeune. A 10h30, il doit assurer la livraison de pains au Kebab d’Or, situé à Gueugnon, à quelques kilomètres de là. Au volant de son utilitaire, il raconte plus en détails sa relation avec lses parents. « J’ai commencé à 8 ans en aidant mon père au fournil et après je suis passé au magasin pour vendre le pain avec ma mère. J’assure les livraisons depuis l’obtention de mon permis de conduire, précise le jeune homme. Tout cela m’a obligé, dès le plus jeune âge, à calculer de tête pour être bon en calcul mental ! Ça m’aide beaucoup, encore aujourd’hui. » Il suit une formation commerciale dans le monde du sport pour travailler dans ce milieu. « Je fais des études dans le commerce et je pense que c’est grâce à la boulangerie que j’ai eu envie de continuer dans cette branche. » Le grand-père, retraité, participe aussi à la livraison les jours de la semaine. La livraison des journaux, un contrat avec la maison de retraite et la tournée des fermes sont autant de tâches que cette petite entreprise doit gérer. Un gain de temps précieux pour Hervé et Sandrine, reconnaissants.

Hugo Bordin

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