quand une frontière s’efface
Dans le(s) Magazine(s) : n°9 novembre 2019
Mots-clefs :
Rencontre avec les réalisateurs Simon Brunel et Nicolas Pannetier qui ont fondé l’Atelier Limo, un mot qui signifie frontière en esperanto. C’est aussi le fil conducteur de leur travail qui les amène à concevoir un film documentaire en 2008 lorsque l’Union européenne abolit les contrôles à ses frontières intérieures. Mai 2004, l’Union Européenne élargit ses …
Rencontre avec les réalisateurs Simon Brunel et Nicolas Pannetier qui ont fondé l’Atelier Limo, un mot qui signifie frontière en esperanto. C’est aussi le fil conducteur de leur travail qui les amène à concevoir un film documentaire en 2008 lorsque l’Union européenne abolit les contrôles à ses frontières intérieures.
Mai 2004, l’Union Européenne élargit ses frontières et compte désormais 25 pays. Deux étudiants de l’école d’architecture de Lille, Simon Brunel et Nicolas Pannetier, préparent alors leur projet de fin d’études. « On a décidé de recenser tous les postes frontaliers pour mieux comprendre comment cela se passait concrètement, explique Simon. Pendant trois mois, on a parcouru les 3.000 kilomètres qui séparent la mer Baltique de la mer Adriatique. » Ils constituent une base de données qui servira à l’obtention de leur diplôme. Lorsqu’en novembre 2007, l’Europe décide de supprimer les contrôles aux frontières, ils reprennent la route équipés d’une caméra.
« Le projet de film-documentaire s’est fait de manière spontanée, il n’était pas écrit » précise Simon. Ils sélectionnent sept protagonistes, à sept frontières différentes, rencontrés lors de leur travail préliminaire. Chacun apporte sa vision autour d’une question centrale : quand les signes visibles disparaissent, qu’est-ce qu’il reste d’une frontière ? « La frontière est le lieu où toutes les échelles se rencontrent, géopolitique mais aussi humaine, souligne Nicolas. Au début du film, on a vraiment la description physique de la frontière, entre l’Allemagne et la République tchèque, avec un policier pour qui c’est son lieu de travail. A la fin, entre l’Autriche et la Slovénie, Rosa apporte une dimension plus psychologique au récit : elle projette son quotidien, ses problèmes sur quelque chose qui est bien plus grand qu’elle. »
Propos recueillis par Matthieu Fort