le street art aujourd’hui
Dans le(s) Magazine(s) : n°9 novembre 2019
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Le point de vue de deux artistes… Kiddy Citny : De nos jours, le street art est partout, dans toutes les métropoles, Londres, Paris, Munich, Tokyo, New-York. Il fait maintenant partie du marché de l’art, notamment avec Banksy. Autrefois, les gens nous appelaient les artistes du Mur mais je me considérais simplement comme un artiste, peu …
Le point de vue de deux artistes…
Kiddy Citny : De nos jours, le street art est partout, dans toutes les métropoles, Londres, Paris, Munich, Tokyo, New-York. Il fait maintenant partie du marché de l’art, notamment avec Banksy. Autrefois, les gens nous appelaient les artistes du Mur mais je me considérais simplement comme un artiste, peu importe que ce soit de la musique, de la peinture ou de l’art urbain À cette époque, je peignais sur le Mur mais aussi dans mon appartement. J’aimais les deux, sans préférence. L’art est la forme la plus élevée de la communication, cela devrait être vu par le plus de monde possible. Depuis dix ans, les œuvres produites par les artistes berlinois sont extrêmement nombreuses. Les artistes arrivent de partout en pensant que Berlin est intéressant, comme New-York ou Londres l’ont été… Seuls les artistes à succès peuvent vivre ici et se permettre de louer un atelier. Durant les quinze dernières années, les prix ont triplé. Les maisons ne sont pas louées par des Berlinois mais par des Russes, des Chinois, des Européens. Les prix sont toujours deux fois moins élevés qu’à Paris, mais mes loyers ont doublé durant les dix dernières années : mon appartement, mon atelier…
Okse 126 : Le graffiti a beaucoup changé. Quand j’ai commencé, il était impressionnant avec un style agressif et il variait en fonction des artistes. Depuis lors, ils ont inventé l’anti-style, assez laid, c’est pourquoi j’ai décidé d’arrêter. J’étais inspiré par des personnes meilleures que moi, mais ces artistes qui graffaient extrêmement bien ont commencé à peindre comme des enfants. C’était fini pour moi. Le street art est devenu très commercial mais je ne sais pas si c’est positif ou négatif. Ce n’est plus un cercle restreint, il a trouvé sa place dans des musées. Avant c’était complètement différent. Pour le découvrir, on devait sortir dans la rue et photographier les graffitis.
Propos recueillis par Pierre Villermaux