De la ferme au client, sans intermédiaire
Dans le(s) Magazine(s) : N°10 juin 2021
Mots-clefs : culture bio, drive fermier
À Chevigny-Fénay (Côte d’Or), Frédéric et Céline Marin produisent des fruits et légumes en culture biologique. Ils sont vendus en direct à la ferme. « Avec la covid19, on a décidé de franchir le pas : venir directement à la ferme » explique Aurélie, 26 ans, qui travaille à distance depuis bientôt un an. Depuis le …
À Chevigny-Fénay (Côte d’Or), Frédéric et Céline Marin produisent des fruits et légumes en culture biologique. Ils sont vendus en direct à la ferme.
« Avec la covid19, on a décidé de franchir le pas : venir directement à la ferme » explique Aurélie, 26 ans, qui travaille à distance depuis bientôt un an. Depuis le confinement, ses habitudes alimentaires ont changé. « Je mange local et bio. Je découvre de nouveaux légumes et de nouvelles saveurs, et en plus, je sais d’où viennent les légumes que je mange », confie-t-elle en rangeant trois cageots de pommes de terre dans son coffre. La plupart des clients présents dans la grange où sont exposées les légumes sont des habitués de ce drive fermier. Ils sélectionnent courges, pomme de terres, carottes, oignons, salades poires et navet.
C’est derrière la grange qui sert de boutique que je rencontre Céline. Levée à 7h, elle et son salarié Jeremy ont passé la matinée à préparer le magasin pour son ouverture en début d’après midi : changement d’entrepôt pour les légumes du jour et installation de tous les cageots dans le magasin. À l’arrière du bâtiment, on se sent minuscule au milieu des tracteurs et autres engins agricoles. Jeremy est posté au bout d’une chaîne d’empaquetage et prépare des sacs de pommes de terre et de carottes pour le lendemain. « Ça rend aimable ! » s’exclame-t-il pour couvrir le bruit assourdissant de la machine. Toute emmitouflée et de grosse bottes aux pieds, Céline ouvre la chambre froide emplie de cagettes de courges « En ce moment, on est sur un rythme un peu plus cool que l’été car tous les légumes sont déjà récoltés et préparés, on n’a plus qu’à s’occuper du magasin. A la belles saison, c’est une autre histoire. On doit cueillir au fur et à mesure les produits et gérer aussi celle des fraises que les clients peuvent récolter directement. »
C’est dire que la covid a eu un impact positif pour ces producteurs bio. Le confinement a conduit de nombreuses personnes à s’orienter vers des solutions alternatives afin s’alimenter et le bouche à oreille a fait le reste. « Un jour, raconte Frédéric qui est en train de peser des légumes pour une cliente, on a dû renvoyer des gens chez eux tellement il y avait de monde !» Elle confirme ses dires. « C’est pour ça que je leur fais de la pub mais pas trop. Sinon je n’aurai plus de légumes pour moi ! C’est aussi pour ce lien complice et proche avec nos petits producteurs locaux que je viens ici… »
Coline Gontier