Les étudiants étrangers en France dans le viseur de l’extrême droite

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« Je ne suis pas là pour entretenir à coups de bourse de faux étudiants » dixit Eric Zemmour….

Pour mener à bien son plan « immigration zéro », Eric Zemmour a fait part à l’automne dernier de sa volonté ​« de réduire drastiquement le nombre d’étudiants étrangers ». « Je ne suis pas là pour entretenir à coups de bourse de faux étudiants » a-t-il déclaré au micro de France Inter. Dans son programme officiel, le candidat prévoyait de « sélectionner les étudiants étrangers au mérite, en n’accueillant que les profils les plus prometteurs dans les filières utiles pour notre pays » (p. 7). Dans le programme présenté par Marine Le Pen aux électeurs, figure un projet de loi référendaire destiné à contrôler l’immigration. Il prévoit que : « un étudiant étranger admis sur le territoire pour y suivre des études scolaires ou universitaires doit le quitter à la fin de celles-ci ; sauf si sa présence sur le territoire répond à un impératif d’intérêt national, il ne peut, le cas échéant, être autorisé à y revenir afin de s’y établir qu’après avoir obtenu un titre de séjour lui donnant le droit d’y exercer une activité professionnelle » (art. 4 – principes directeurs en matière d’immigration et d’asile).

Des filières utiles pour le pays ? Répondre à un impératif d’intérêt national ? Les deux propositions se rejoignent mais selon quels critères sont déterminés ces filières et cet impératif ? Les électeurs n’en sauront rien car le flou est savamment entretenu. Directrice générale de Campus France, Béatrice Khaiat rappelle toutefois que limiter l’immigration des étudiants qui viennent en France signifie que « les étudiants français ne pourraient plus partir à l’étranger car les échanges procèdent d’une logique de réciprocité » (Les Echos, nov. 2021). Autant dire la fin de « l’auberge espagnole » scénarisé par Cédric Klapisch il y a une vingtaine d’années…

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