Enquête Escapad : le trio infernal Tabac-alcool-cannabis
Dans le(s) Magazine(s) : n°3 avril 2018
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Ce sont les trois principales substances consommées par les jeunes. Pour chacune l’OFDT a réalisé une enquête « ESCAPAD » en 2014 montrant l’ évolution de leur usage au fil de l’adolescence.
Pour le tabac, les usages sont progressifs des collégiens aux étudiants avec 6% de fumeurs quotidiens à 13-14 ans, 32% à 17 ans et 37% entre 18 et 25 ans. Certains peuvent « simplement » tester la cigarette mais en réalité il s’agit d’une initiation à une conduite addictive qui pourrait perdurer à cause du caractère particulièrement addictogène du tabac.
Génétiques
Les raisons de cette dépendance ? Elles sont nombreuses et diverses, à commencer par les déterminants familiaux. Les études montrent que le risque d’addiction est 2 à 3 fois plus élevé chez l’adolescent lorsqu’il existe des antécédents d’abus d’alcool dans la famille ou lorsque les parents sont fumeurs de tabac. D’une manière générale, les facteurs génétiques contribueraient de manière significative au risque de développer une dépendance. Le cerveau serait comme prédéterminé aux conduites addictives. Celui-ci joue d’ailleurs un rôle indispensable dans la dépendance, puisqu’avant 25 ans le cerveau est encore en plein développement et donc très vulnérable aux effets neurotoxiques des substances.
Psycho
Mais cette vulnérabilité est également psychologique. Pour la Revue Médicale Suisse, consommer des substances correspond à « un besoin d’anesthésie de la pensée afin de faire taire les brèves émergences d’angoisse ou de dépression». La volonté de se soulager est la cause principale d’une consommation. Les problèmes familiaux, scolaires ou encore sociaux génèrent un stress, qui sera canalisé grâce à la drogue, vue alors comme un moyen de décompresser.
Une ritualisation des usages
Un autre constat que l’on peut observer, c’est l’idée que boire et fumer fait partie d’une sorte de rite de passage chez l’adolescent. La fête, pour une grande partie des adolescents, est alors synonyme d’ivresse et de « défonce ». Cette pratique acquiert un sens symbolique et facilite l’intégration et la création de lien social entre eux. Ces substances, permettent aux jeunes d’être désinhibés et plus à l’aise.
En effet, 65% des adolescents affirment fumer du cannabis pour faire la fête. Il y a le désir de transgresser les règles, dépasser ses limites mais surtout d’affirmer son appartenance à un ensemble. Les jeunes sont à la recherche de sensations, de reconnaissance, ils sont dans une quête d’eux-mêmes.