Polyamour, une nouvelle déclinaison amoureuse
Dans le(s) Magazine(s) : n°4 mai 2018
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Le polyamour, aussi appelé pluriamour, n’est ni du libertinage ni de l’échangisme, mais un amour qui s’adresse à plusieurs personnes en même temps. Sa morale : un amour ne chasse plus l’autre, il s’y ajoute.
Pour comprendre ce nouveau principe atypique de relations partagées, il convient de distinguer le polyamour d’autres concepts existants : l’union libre, l’échangisme et la polygamie.
Les relations libres engagent deux partenaires ne recherchant que des compagnons sexuels. L’échangisme consiste à avoir des relations sexuelles « créatives » avec d’autres couples. La polygamie est une relation dans laquelle une « personne-pivot » s’engage maritalement ou sentimentalement avec plusieurs personnes. La fidélité n’existe que dans un sens, seule la « personne-pivot » en bénéficie. Dans une relation polyamoureuse, les personnes engagées doivent être honnêtes, transparentes et respectueuses les unes envers les autres. Dans ce type de relation, tout doit être partagé et non caché.
Ce nouveau concept de l’amour au pluriel définit une nouvelle éthique des relations amoureuses, partagées et assumées par plus de deux personnes et de façon consentante. Le polyamour se veut synonyme de liberté sentimentale inscrite dans des normes différentes. Mélissa Mitchell, spécialiste de la relation polyamoureuse à l’université Simon Fraser (Canada) a démontré dans son étude (2013), à propos des accomplissements et contraintes des relations polyamoureuses, que leur psychologie de vie tend à éviter la monotonie de la monogamie. Ils censurent la jalousie et revendiquent la « compersion » : la capacité à prendre plaisir au bonheur du partenaire, qu’elle qu’en soit la raison.