Les princes de l’entourloupe

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Dans le monde de la téléréalité, l’émission « les Princes de l’amour » cherche à donner une vision de l’amour moderne. Amour, buzz, stratégies et mensonges sont les maîtres mots du programme. Mais tout cela est-il bien réel ?

L’histoire débute en 2014. Ici, point de conte de fées : c’est par des castings que « les Princes de l’amour » débute. Bienvenue dans le monde de la téléréalité. Pourtant, à la différence d’autres émissions, celle-ci cherche à placer l’amour comme fil conducteur. Le scénario est simple : des candidates se présentent dans l’émission et choisissent un prince à séduire, alors que celui-ci sélectionne la candidate qu’il préfère. Ce qui prime c’est l’aspect physique, « le premier critère » selon Christelle Garoutte, productrice artistique. Ainsi, comme le note Slate, « si une candidate me dit qu’elle aime les grands blonds aux yeux verts, je vais essayer de lui trouver un grand blond aux yeux verts. » Pour une émission qui veut placer l’amour au centre des relations, faire de la personnalité un aspect secondaire est pour le moins étonnant.

Cinq années de changements

Autre point étonnant de l’émission : la façon dont les candidats sont catégorisés, dès les premiers épisodes. Initialement, on va retrouver deux catégories : il y aura « les prétendants » et « les séducteurs ». Puis, deux saisons plus tard, « les atypiques » apparaissent. Enfin, alors que l’émission s’arquait sur le profil masculin, d’où le nom « prince de l’amour », voilà qu’en 2017 apparaît le terme « princesses de l’amour ». « les Princes de l’amour » est donc, avant toute chose, une émission de téléréalité qui a su s’adapter aux demandes de son public.

Clash, amitiés et amour

La botte secrète de l’émission se résume à trois éléments : du clash, des amitiés et de l’amour. Pour cela, on ne lésine pas sur les moyens : la réalisation va utiliser la technique de « l’amplificateur d’existence ». Les candidats sont enfermés ensemble jusqu’à ce qu’ils finissent par s’aimer…ou se détester. Pour les aider, on fait appel à des « nounous » qui les suivent tout au long de l’aventure en les conseillant ou…en les manipulant. Les candidats, eux, n’ont d’autre choix pour exister que de faire bonne impression auprès d’un public souvent jeune. Ils ne vont donc pas hésiter à jouer sur les limites pour faire le buzz. C’est le cas par exemple de Virgil, qui n’ hésite pas à embrasser une fille juste parce que ses camarades de tournage l’y ont incité. Des scènes qui peuvent poser problème, mais qui relèvent bien des codes classiques de la téléréalité.

Des spectateurs conscients du besoin d’audimat

Fervente spectatrice de cette émission, Caroline Allier, 20 ans, étudiante, sait pourtant que le seul but, c’est de faire de l’audience. « Leur objectif, c’est de faire des marionnettes pour attirer des spectateurs », explique-t-elle. Cela ne l’empêche pas de regarder l’émission « parce que certains acteurs tombent amoureux. » Une fois les couples formés, l’audience va pouvoir les suivre sur les réseaux sociaux, et ainsi, l’émission gagnera en crédibilité. Un système plutôt classique mais bien rodé.

Alice Evenou et Louis Graindorge

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