LiNFO

Des pratiques comme le polyamour nous montre que les sentiments amoureux ne se limitent pas à un simple attachement sexuel et psychologique. Le couple Sartre – Beauvoir en est un bel exemple. Les deux écrivains se sont rencontrés à la fin des années 20. Leur « polyamour » se construit autour d’un « pacte », qui permettra à chacun d’entretenir des relations amoureuses secondaires, avec l’obligation cependant de ne pas abîmer la relation pilier qui les relie, en étant totalement transparents l’un pour l’autre. Héritage culturel fort du siècle dernier, Simone de Beauvoir et Jean Paul Sartre continuent d’inspirer les jeunes couples français.

La« génération Y » s’approprie-t-elle réellement cette héritage ?

Dans une France où les divorces ne cessent d’augmenter (environs 124 000 en 2011 en France contre plus de 130 000 en 2017 d’après l’Insee), il n’est pas étonnant de voir que des couples se tournent vers ce type de relation. Bien que les jeunes couples ne soient pas directement concernés par ces chiffres, il n’est pas difficile de faire un lien entre les déceptions amoureuses de leurs aînés et leurs aspirations de liberté. Ce schéma type union/divorce a en effet de quoi en dégoûter plus d’un. Symptôme d’une société patriarcale tournée vers l’interdépendance des individus, le modèle monogame semble mis à mal.

Des applications comme Tinder, ou Facebook servent aujourd’hui de modèle de socialisation, les cercles d’amis et de rencontres se sont élargis, il en est de même pour les liaisons amoureuses. Les sentiments ne prennent plus place uniquement dans le monde physique, mais aussi via de simples échanges de messages virtuels. Le polyamour pourrait donc se démocratiser auprès des jeunes couples qui ne s’appuient plus sur les mêmes représentations morales que leurs aînés, mais sur un modèle plus libre et plus transparent.

Prendre du recul sur ces libertés amoureuses et relationnelles

Le polyamour reste toutefois un schéma sentimental complexe, qui va plus loin que la simple possibilité de relations sexuelles avec d’autres personnes. Une certaine ouverture d’esprit et une confiance absolue en son partenaire sont des prérequis indispensables. Si l’on se penche sur la complexité des relations monogames qui tendent vers l’échec, il est légitime de s’interroger aussi sur la viabilité d’une relation polyamoureuse.

Polyamour, futur de l’amour ?

En 2017, une application mobile nous permet de choisir d’un simple glissement de doigt les personnes qui pourraient potentiellement nous plaire, avec qui nous pourrions nous lier. En 2023 peut-être pourrons-nous entretenir plusieurs relations amoureuses sur cette même application sans que cela soit moralement répréhensible.