Quelle(s) motivation(s) pour aller voter ou pas ?
Dans le(s) Magazine(s) : n°1 avril 2017
Mots-clefs :
Entretiens croisés avec des étudiants qui disent leur engagement dans la vie politique et leur intention de voter… ou de s’abstenir.
> Elsa, étudiante en deuxième année de LLCE Anglais :
« Ce qui me motive à aller voter, c’est le programme proposé par un parti. Je ne vais pas commencer à faire comme les Américains qui passent leur temps à discréditer les candidats, les personnes elles-mêmes. Je voterai pour quelqu’un qui a un programme clair et qui sait l’expliquer. Je me fiche de sa personnalité. »
> Aurélien, étudiant en première année de mathématiques :
« Mon devoir de citoyen est la première motivation. Je vote plus pour ce que je déteste le moins… que pour ce que j’aime vraiment ! Le charisme c’est important mais les idées véhiculées le sont encore plus. »
> Titouan, étudiant en licence d’histoire :
« J’ai toujours été concerné par la politique. J’ai décidé de rejoindre les équipes de soutiens de Jean-Luc Mélenchon pour les trois urgences actuelles qui sont importantes à mes yeux : l’urgence démocratique, économique et sociale. Je suis pour qu’on instaure la 6ème république. Je veux du changement et c’est pourquoi m’engager dans un mouvement politique comme la France Insoumise est important. »
> Samuel, étudiant en licence de géographie :
« Je me suis engagé en politique car je suis très concerné par l’écologie. Je suis pour l’idée qu’on applique une transition énergétique, c’est ce qui me tient à cœur avant tout. Il faut que l’on change les institutions et la manière dont on voit la société. L’intérêt commun doit être primordiale, on est tous concerné. Il faut recréer une politique commune autour d’un programme avec de vraies idées. »
> Marine, étudiante L3 Info-com :
« La politique ne m’a jamais vraiment intéressée. Ce ne devrait pas être à moi de me forcer à la suivre, mais aux politiques de la rendre plus intéressante, plus accessible. Je suis aussi très pessimiste. A chaque élection, les gens sont déçus car le candidat ne suit pas ses promesses et rien ne change. Pour moi, c’est une course au trône. Ils nous baratinent avec des belles paroles pour être élu et une fois au pouvoir, ils ne font rien. Je préfère ne pas voter plutôt qu’accorder ma voix à quelqu’un qui me trahira. Ils nous font croire qu’ils nous donnent une voix, mais ne l’écoutent pas. »
> Jonathan, étudiant en L3 Histoire de l’art :
« Je trouve qu’il n’y a aucun candidat de qualité et jamais de changement. Il faudrait poser les bases et revoir les idées proposées, vieilles d’il y a 60 ans. On a besoin que la jeunesse s’investisse. J’aime le système du Canada où les jeunes militent et prennent la relève. J’ai déjà voté auparavant et même si je n’y vois plus d’intérêt, je m’informe et regarde ce qu’il se passe au cas où quelque chose change. »
> Eliott, étudiant en DUT Info-com :
« Si le vote blanc était reconnu, je me déplacerai pour aller voter mais là je vais m’abstenir. Il n’y a aucun candidat qui me plaît, ce sont tous des escrocs. Je suis déçu par la politique, il suffit de regarder l’actualité, avec les affaires Fillon ou Le Pen. J’ai vraiment un manque de confiance envers les politiques maintenant. »
> Mike, étudiant en master 2 de droit des ressources humaines :
« Je pense que le charisme politique est le plus important des critères, qu’on le veuille ou non, il faut que le leader du mouvement arrive à nous vendre du rêve, il faut que l’on arrive à s’identifier au travers de lui voire presque qu’on ait envie d’être un peu comme lui. Ensuite forcément le programme car nos idées doivent être en accord avec les propositions du candidat. Deux ingrédients doivent être réunis : un projet porté par un candidat qui en veut et qui dégage de la rage, de l’espoir. »
> Alexia, étudiante en master 2 biologie et géologie :
« L’espoir que la prochaine personne au pouvoir fasse quelque chose pour redresser la situation en France. S’y ajoute la volonté de bloquer l’ascension d’un parti politique ou d’un leader qui ne me convient pas et que je ne souhaite pas voir diriger le pays. Enfin le programme proposé. Un leader charismatique c’est bien mais il faut tout de même que ses idées correspondent aux miennes ! »
> Clémence, en prépa physique chimie :
« J’avais le choix entre seulement aller voter, ou bien faire quelques chose avec plus d’impact. Je me suis dis que faire quelques chose et m’engager politiquement pourrait faire bouger les choses. Je veux aider et améliorer la vie des autres. Je me sens vraiment utile en étant investi dans une cause politique, même si cela me demande beaucoup de temps. »
Propos recueillis par E. Descollonges, A.C. Laudet, Mélanie Janin, E. Legoux, Valentine Meister, Manon Millet, Trévis Peloux, Julie Talarn et Charlotte Talarn.