LiNFO

Son projet, devenir journaliste. Il a toujours lu la presse et apprécie les émissions de critique comme le Petit Journal de Yann Barthès. « J’observe tout ce qu’il se passe, mais j’ai l’impression qu’aujourd’hui, quoi qu’on vote, rien ne changera. » Il est inscrit sur les listes électorales, mais n’a jamais voté et ne compte pas le faire aux prochaines présidentielles. Même pour faire barrage à un candidat. Tristan ne se sent pas concerné par le choix des candidats proposés. « Beaucoup de gens ont le même argument et affirment que tel ou tel candidat n’ayant jamais été à la tête de la France, on ne sait pas ce qu’il pourrait réaliser dans cette fonction. Le problème n’est pas là. On ne vend plus des projets ou des idées, mais des marques, des personnalités. »

Ce désintérêt pour l’élection ne rime pas avec désengagement politique. « Je suis très porté par la musique punk, les squats et les espaces autogérés, qui m’ont amené dans les contestations politiques. Je regarde la chaîne YouTube Acropolis qui analyse et commente l’actualité. Je suis aussi le collectif dijonnais “pas en campagne” qui s’intéresse à la vie locale hors des routines et de l’agenda politique. » Tristan a participé un temps au mouvement Nuit debout. Cette vague de contestation où les gens se rassemblaient en public l’a intéressé puis l’a déçu. « Les gens étaient déjà d’accord entre eux, du coup, ça ne créait aucun débat ! »

Une raison pour voter dans le futur ? La reconnaissance du vote blanc. « On pourrait revoir le mode d’expression des suffrages ou mettre en place quelque chose de nouveau si le taux de l’abstention dépasse celui de la participation. » Même le tirage au sort citoyen l’a attiré un moment. Pour l’heure, il reste plutôt pessimiste : « J’espère plein de choses, mais je sais que rien ne va changer. »

Mélanie Janin et Valentine Meister