Partager des cultures culinaires

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À 21 ans, Lora Gremeaux a choisi de poursuivre ses études d’ingénierie mécanique à l’université technologique Chalmers, en Suède dans la ville de Göteborg. Un changement de pays qui pousse à adapter son mode de vie : elle nous raconte comment l’alimentation constitue un échappatoire à la routine quotidienne de ses études.

“Considérer la nourriture comme un moyen de s’évader ? Pourquoi pas ! Honnêtement c’est pas quelque chose auquel je pense quand je cuisine ou que je mange. Pourtant, ça me prend beaucoup de mon temps personnel : j’essaye de cuisiner le plus possible pour éviter de devoir acheter des plats préparés pas pratiques et souvent chers… En Suède, on consacre pas autant de temps à la préparation des repas qu’en France, j’ai dû changer une grande partie de mes habitudes. Le repas est complètement différent, il se compose juste d’un plat avec de temps en temps une entrée avec des crudités. Le dessert ? C’est pas vraiment quelque chose de typiquement suédois, j’en mange uniquement pour des repas important entre amis, ou quand je vais au restaurant. Et puis la plupart des aliments sont beaucoup moins sucrés en Suède qu’en France. Même au petit-déjeuner et pour le goûter, ils préfèrent les aliments salés plutôt que sucrés.

La différence entre la culture culinaire suédoise et  française est énorme : en France il y a beaucoup de plaisir avec toute la richesse de la gastronomie, contrairement à la Suède où ils n’ont pas forcément autant de spécialités. Je ne pense pas pouvoir m’évader avec la nourriture suédoise, mais de manière générale, selon moi, on ne peut pas s’évader avec les spécialités ou la nourriture du pays dans lequel on vit. En revanche, si je suis en France et que je mange un plat suédois, là ça va me plaire. Et inversement, si je mange un plat français en Suède, j’aurai beaucoup plus de plaisir qu’en le mangeant en France. C’est à travers les différences qu’on s’évade le plus. Récemment, j’ai reçu un colis de ma mère avec plein de petites spécialités françaises comme des escargots, des gâteaux, et même du saucisson ! Des choses toutes simples, mais ça me rappelle des habitudes, des souvenirs liés au goût, je revois ma mère cuisiner et moi l’aider. On prend plus de plaisir dans ce sens là. Pendant un moment, que ce soit quelques minutes ou plusieurs heures, j’arrive à oublier les études et le travail, à sortir de mes habitudes quotidiennes pour penser à mes amis et à ma famille, que je ne peux pas voir tous les jours avec la distance.

Il y a un deuxième aspect de l’évasion par la nourriture : le partage des cultures. J’adore faire découvrir des plats français à mes amis en Suède, et dans un autre sens, j’adore découvrir des plats typiques aux yeux de mes amis. Toutes ces différences culinaires me permettent de passer du bon temps avec mes amis et de leur faire découvrir des traditions françaises. Partir à l’étranger, c’est un moyen de s’évader de son pays et de bousculer ses habitudes. Au final, la nourriture, c’est un outil qui participe au plaisir de partager une culture sous quelque forme qu’elle soit !”

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