Party hard, die young !

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Chaque soir, Maxime, 22 ans, consomme de l’alcool et/ou de la drogue, parfois avec excès. Entre soirées ou études, son choix est fait ou presque… Portrait.

Il a quelques minutes de retard, l’air fatigué, la voix un peu enrouée. Samedi soir, 18h, Maxime se remet encore de sa soirée de la veille. Une grosse soirée pour la crémaillère d’un ami. Les excès commencent en 2014 quand Maxime quitte sa Saône-et-Loire natale pour intégrer l’Université de Bourgogne en Lettres Modernes. Il attrape la fièvre du jeudi soir et enchaîne les soirées. Tous les jours il a son petit rituel avec ses amis proches : deux bières fortes de préférence et « une bonne bouteille de villageoise au goulot » s’amuse t-il. Peu importe le flacon pourvu qu’il y ait de l’ivresse. Pour lui « il y a soirée et soirée ». « Les grosses murges, c’est quand mes meilleurs potes de Chalon ou d’Autun viennent à Dijon ». Dans ce cas, il ne fixe aucune limite à sa consommation d’alcool. Il avait d’abord l’habitude de cavaler d’une soirée à une autre, d’un appartement à une boîte de nuit. Il préfère maintenant les soirées en appartement, plus enclines aux conversations inspirées sur le cinéma ou la littérature. Quand l’occasion se présente, il va à des soirées techno pour l’ambiance et le « gros son » et y fait de drôles de rencontres : des dealeurs malhonnêtes, des toxicomanes en plein délire… et assiste à des scènes insolites qui le sort de son quotidien.

Habitué à l’ivresse, son corps réclame de plus en plus d’alcool et recherche de nouvelles sensations. Il essaie alors la drogue, le cannabis d’abord, « la base » pour une soirée sympa, puis l’ecstasy puissant euphorisant et « lubrificateur social » pour les plus timides.

Ces parenthèses sont essentielles pour lui, Maxime tient à préciser qu’il n’est pas dépendant « les vrais dépendants c’est ceux qui le font pour oublier quelque chose, moi je le fais pour m’amuser, purement ». Une façon de se justifier de ses excès qu’il a parfois du mal à assumer. Dur de plancher sur une dissertation à huit heures du matin le lendemain d’une beuverie. Il poursuit ses études sans conviction et arrive parfois à son job étudiant avec la gueule de bois. Il envisage pourtant son avenir avec de l’assurance « Je ne serai jamais une épave, je suis intelligent ».

Entre deux gorgées de bières, il confie avec détachement et une pointe d’humour quelques anecdotes loufoques et parfois chaotiques sur les abus d’alcool et de drogue en soirées. Il a été témoin de nombreux overdoses et estime avoir échappé au pire bien qu’il ait été victime de quelques mésaventures : une course poursuite avec un chien ou encore « un gars qui voulait [lui] tirer dessus rue Berbisey ». Le ton est différent quand il évoque la descente aux enfers de ses amis. L’un d’eux a arrêté ses études, fatigué mentalement et physiquement des soirées. Dès lors Maxime remet en question sa consommation, une remise en question qui ne sera qu’éphémère. Hyperactif, il ressent le besoin de vivre à « cent à l’heure » et ne compte pas s’arrêter demain. Il est 20 heures, bientôt il rejoindra un groupe d’ami pour une énième soirée.

Onisoa RAKOTO ANDRIAMAZAVA

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