Elle jouait du piano debout…

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Lisa Popowiez étudiante en musicologie à Dijon, nous parle de sa relation à la musique et nous livre une partie d’elle même.

Les lèvres au bord de sa tasse de thé, les yeux dans le vide, elle se remémore les souvenirs de son enfance : “Mon père m’a dit que quand j’étais enfant j’étais toujours attirée par son piano …c’est marrant”. Fille d’un musicien passionné, “C’est mon père qui m’a mise dans la musique, j’ai commencé à l’âge de 6 ans, et petite, je jouais sur ses genoux”.

Lisa s’est essayée à plusieurs instruments dont la guitare mais le piano est resté son instrument favori. »Je réussis mieux à ressentir les choses au piano. Pour moi, la musique c’est une question d’émotions, je joue différemment en fonction de ce que je ressens sur le moment. Par exemple, si je suis triste, je joue des musiques plus douces et mélancoliques et si j’ai la pêche, des trucs qui bougent, ainsi de suite. »

Pour elle la musique à des “pouvoirs” dont celui de soigner les gens. « Il y a un moment, j’étais très intéressée par la musicothérapie, c’est d’ailleurs une des choses qui m’a poussée à faire des études de musicologie ». La musicothérapie est l’utilisation de la musique dans une démarche de soin des personnes.

A la rentrée 2018, à l’université de Bourgogne (Dijon), Lisa décide de s’inscrire en licence de musicologie. Ah la fac ! la liberté ! les soirées ! les nouveaux amis ! « Ma liberté je l’ai, je suis en colocation avec une amie dans un appartement. Les soirées, je sors de temps en temps, voire une fois par semaine au moins. Mais se faire des nouveaux amis …. c’est pas aussi simple qu’on le pense. »

Le travail et la musique vont de paire mais le tout est de garder un équilibre. » Je ne m’attendais pas à ça en commençant cette licence. Pour moi, j’allais jouer de mon instrument et m’améliorer mais le côté histoire de la musique avec les dates à retenir, très peu pour moi. » Lisa avait une autre approche de la musique chez elle. « J’aime bien jouer ce qui me vient à l’esprit ou improviser alors quand on est tout le temps derrière toi à te reprendre, c’est lourd. » La première année de musicologie ne lui convenait plus tant que ça. Perdant en motivation, elle a donc décidée d’arrêter en cours d’année, après son premier semestre.

« Quand mon père était enfant, lui n’avait pas le droit de jouer de la musique. Ses parents ne voulaient pas, alors quand il est devenue adulte, il s’est vengé, dit-elle d’un ton rieur. Malheureusement, moi après j’ai été un peu la victime de tout ça, il me faisait beaucoup travailler mon piano, parfois toute la journée. » « Privée de récré », « quand je voulais aller jouer avec mes amis je ne pouvais pas car je devais travailler mes placement de mains”. Son père voulait qu’elle atteigne l’excellence “A tel point que pour moi la musique rimait avec travail. J’avais beaucoup de pression à cause de ça, à tel point que je n’osais pas lui montrer mon travail par peur de me faire engueuler” avoue-t-elle d’un air stressé. “J’étais libre quand il était occupé, mais ce n’était pas non plus de l’esclavage hein … Maintenant ce qui est fait est fait et je trouve que c’est bien, car il m’a donné les outils et les conseils pour avancer et grâce à lui je suis devenue meilleure. »

“La musique c’est quelque chose d’un peu intime en fait, mon moment à moi, mon moment d’évasion”

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