Quand les sciences rencontrent la culture

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Étudiant en troisième année d’oenologie à Dijon, Jean-Baptiste Bruneau partage un rapport particulier à la culture. Adepte du théâtre depuis son plus jeune âge, cette activée extra-scolaire lui permet de s’évader d’un quotidien consacré aux sciences.

Le teint hâlé, un grand sourire, ce jeune rennais de 21 ans nous accueille à la table de son café préféré. Dans un pull en laine bleu marine, il lit L’Avare de Molière, signe d’un intérêt particulier pour la littérature. Entre deux gorgées de cappuccino il nous confie : « mon prénom m’a en partie été donné en référence à Jean-Baptiste Poquelain, Molière, je ne pouvais pas ne pas aimer l’art ».

Depuis tout petit, il fait rire sa famille et ses amis en se donnant en spectacle. « J’adorais faire des imitations, et encore aujourd’hui je ne peux pas m’en empêcher ». C’est sa mère qui l’inscrit à ses premiers cours de théâtre alors qu’il n’est qu’en CM1. Malgré le plaisir pris à jouer, son jeune âge le pousse à arrêter. Jean-Baptiste Bruneau remonte sur les planches au début de sa deuxième année de biologie à l’université. L’année suivante, il part en Erasmus à Séville où il s’inscrit dans une troupe de théâtre afin renouer avec la scène « le théâtre donne un sens à mon année, la représentation, savoir que l’on n’a pas fait ça pour rien. Ça me permet de penser à autre chose le temps d’un moment ». Son année à l’étranger lui a permis d’apprendre sur lui même, de trouver sa voie d’oenologue mais surtout de sillonner les routes. Au cours de cette année, il visite de nombreux lieux emblématiques de la culture. Il assiste à une représentation au théâtre de Barcelone, visite le musée de Picasso à Malaga et profite des ferias de Seville, un dépaysement total pour cet étudiant curieux de découvrir ce que lui réserve le monde.

Lorsqu’il n’étudie pas les sciences, il passe du temps dehors à écouter de la musique, à lire, c’est sa façon à lui d’être libre. La culture est omniprésente dans sa vie, « étudier les sciences, c’est comprendre comment fonctionne le monde, mais ce n’est qu’une partie, le reste c’est l’art ». En 2016, il rencontre Pierre, un jeune poète qui deviendra son ami. Inspiré par cette rencontre et par la poésie de Rimbaud, Jean-Baptiste Bruneau se met à écrire des poèmes. « L’art est semblable à une thérapie, lorsque l’on n’a pas le courage de faire ou de dire quelque chose, l’art le fait à notre place. La culture permet d’évacuer une idée, de partager un ressenti. »

Arrivé dans notre région en septembre dernier, c’est au détour de la rue d’Auxonne qu’il découvre le cinéma indépendant L’Eldorado. Il se propose comme bénévole pour le festival Fenêtres sur courts. Il travaille au bar mais visionne de nombreux courts-métrages et une idée émerge de son esprit « travailler dans un cinéma indépendant, peut-être un jour, quitter le vin le temps d’une année pour m’y consacrer totalement »

Au cours du mois d’octobre il est sélectionné pour intégrer une troupe au sein du théâtre universitaire. Ensemble ils présenteront Les Enivrés, une pièce de Viripoev, dans le cadre du festival Éclosion qui se déroulera du 2 au 6 avril 2019 au Théâtre Mansart. « Jouer un personnage permet d’être une autre personne, de faire certaines choses qu’on ne ferait pas dans la vie de tous les jours » . Tous les lundis, il troque son allure discrète et devient un homme excentrique alcoolisé. Accompagné de ses trois amis, ils s’élancent dans une terrible soirée d’enterrement de vie de jeune garçon qu’ils ne sont pas prêts d’oublier.

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