Madeline Balan, la recette du plaisir
Dans le(s) Magazine(s) : n°8 juin 2019
Mots-clefs : cuisine, Dijon, etudiants, evasion, manger, nourriture, passion, plaisir
En bac STRH* au Lycée Le Castel de Dijon, Madeline, étudiante de 16 ans, traduit la cuisine comme une véritable échappatoire.
Pour rencontrer Madeline, il faut faire halte dans le salon familial. Regard pétillant, bouche rieuse et fraîcheur d’esprit, elle nous raconte comment l’activité culinaire est entrée dans sa vie. « J’ai toujours aimé cuisiner, et mon père aussi. D’ailleurs, mon grand-père était boulanger, donc je pense que ça vient de ma famille. »
La cuisine n’est pas tout dans sa vie, elle a d’autres passions. « Netflix, ça compte ? », plaisante-t-elle. Puis, dans un grand sourire « J’aime les séries, le cinéma et voyager. »
Sa diction et la pertinence de ses propos nous conduisent à une déduction : derrière ces longs cheveux ondulés se cache une jeune fille intelligente et passionnée.
Madeline est travailleuse. Elle explique que malgré l’exigence physique et mentale de sa formation, ses excellents professeurs l’encouragent chaque jour à poursuivre ses efforts. Cela semble payer : lors de la visite de son lycée à l’occasion de la Journée Portes-Ouvertes, son ami l’interrompt : « ‘Tu peux réexpliquer tout ça en français ?’ J’utilisais un vocabulaire bien trop technique pour eux, sans même m’en rendre compte ! Tout sortait naturellement. » C’est la passion qui guide Madeline.
Rigueur et motivation constituent, selon elle, les qualités maîtresses d’un bon cuisinier. Deux atouts dont elle semble déjà dotée du haut de son jeune âge.
Ce qu’elle ressent en cuisinant ? Madeline ne réfléchit pas. « Du plaisir, déjà. Le plaisir de cuisiner pour quelqu’un. Je pense que c’est ça le métier de la restauration, c’est avant tout du plaisir et du partage. »
La relation de Madeline à la nourriture ne se résume pas à la cuisiner. « Je préfère même manger ! Et c’est nécessaire selon moi. Car on goûte sans cesse ce que l’on prépare et ça donne encore plus envie de poursuivre la recette. »
Ce qu’elle préfère mitonner ? « Des muffins et des cookies, pour faire plaisir à ma sœur. Mais aussi, et surtout, pour faire plaisir à mon estomac ! » Derrière un léger manque de confiance en elle, Madeline se révèle en bout de femme aussi drôle que réfléchie.
L’activité culinaire est pour elle une forme d’évasion : « Lorsque je cuisine, je ne pense vraiment plus à rien. On [les élèves] se sent tellement pris dans le feu de l’action qu’on oublie tous nos problèmes. » Conscience professionnelle ? « Je me dis ‘il faut que je fasse ça, je le fais et c’est tout.’ » À n’en pas douter. Ses grands yeux verts emplis de détermination n’en sont qu’une autre preuve.
« Je cuisine, et puis voilà. » Ainsi s’évade Madeline. Au profit de l’art culinaire, elle refuse la voie générale. Entre le cours de maths et celui d’histoire, la pratique devient pour elle une parenthèse passionnée.