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Lors du passage aux études supérieures, beaucoup d’étudiants quittent le foyer familial pour habiter seuls, en appartement ou en résidence étudiante. C’est un moment fort d’autonomisation et de prise en charge de son alimentation.
Selon Alain De Bock et Patrick Mertes, auteurs de l’étude « coûts et allocations d’études supérieures », la façon dont un jeune adulte se nourrit dépend beaucoup de son milieu d’origine, c’est-à-dire du revenu de ses parents. S’il vient d’un milieu modeste, il construit bien souvent son menu en fonction du coût de celui-ci. S’il vient d’un milieu aisé, il va plutôt favoriser le goût des aliments. En 2017, Harris Interactive constatait bien dans une étude pour Allo Resto que les deux critères les plus importants aux yeux des étudiants dans tous les milieux confondus étaient le goût à 92% et le prix à 89%.

Seul chez lui, un étudiant mange généralement peu, et saute parfois même des repas car il n’a pas envie de cuisiner. Le départ du foyer familial est une période de grands changements, et il n’est pas rare qu’un sentiment de solitude vienne s’installer. En effet, Andréa Gourmelen, maître de conférences à l’université de Montpellier, nous dit qu’en 2014, 37 % des 18-24 ans affirment souffrir de solitude en raison de l’éloignement de leurs proches.
En revanche, les soirées entre amis sont une occasion de se faire plaisir et de s’évader un peu de cette solitude qui pèse au quotidien. C’est souvent dans ces moments-là que les étudiants prennent plaisir à cuisiner. En groupe, ils ont tendance à manger beaucoup, et souvent très gras : il suffit de rentrer dans un fast-food pour le constater !
Les jeunes sont également très friands de la livraison de nourriture à domicile. D’après Just Eat, le service de livraison de plats cuisinés à domicile, 77 % de ceux qui font appel à un service de livraison en 2018 déclarent le faire pour se faire plaisir. Cela se produit en majorité lors d’une soirée entre amis à 36%, ou seul devant une série ou un film à 33 %.
Le retour chez les parents en fin de semaine est aussi très apprécié des étudiants, comme on peut le voir dans l’étude d’Andréa Gourmelen. Cela leur permet de manger des repas plus élaborés, avec des aliments souvent plus coûteux tels que la viande, qu’un étudiant ne mange pas ou peu durant la semaine. Durant ces deux jours de coupure, ils retrouvent le plaisir de manger ensemble. C’est un moment de partage qui leur permet de décompresser de tout le stress de la semaine.

Les émotions ont un réel impact sur l’alimentation, comme on peut le constater en lisant l’étude d’Andréa Gourmelen. Par exemple, en période d’examens, les étudiants ont tendance à manger moins bien, plus gras et plus sucré, en réponse au stress.
Au final, l’alimentation d’un étudiant change beaucoup. De nombreux facteurs jouent sur son équilibre alimentaire. Il est donc globalement difficile pour les étudiants de manger sainement à cause du stress, de la solitude, et des sorties entre amis.