Pour la sélection à l’université
Dans le(s) Magazine(s) : n°1 avril 2017
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Face au nombre croissant d’étudiants dans l’enseignement supérieur, la candidate du Front National, Marine Le Pen, défend l’idée d’une sélection à l’université pour renouer avec “l’idée d’excellence”.
“Des amphis bondés, des conditions d’études déplorables, des années d’études perdues… Il y a une sélection cachée: une sélection par l’échec.” Cette déclaration de Marine Le Pen à l’occasion de sa “convention présidentielle” en septembre dernier, sur le thème du redressement de l’École et de l’Enseignement Supérieur, annonce la couleur: la présidente du FN souhaite instaurer une sélection à l’entrée de l’université. Cette sélection qu’elle veut “au mérite” permettrait de ne plus recourir au tirage au sort et de revaloriser la Licence (Bac+3).
Cette proposition s’inscrit clairement dans l’objectif de “rétablir une véritable égalité des chances en retrouvant la voie de la méritocratie républicaine” (point 105 de son programme officiel). L’idée semble louable, mais comment l’eurodéputée compte-elle y parvenir ? Malgré ses déclarations souvent tapageuses, elle n’a pas été plus précise. Son vice-président, Florian Philippot, a pris part à ce débat mais sans apporter de nouvel élément, se contentant de fustiger la “sélection par l’échec”.
En plus d’une revalorisation des bourses au mérite, la leader du mouvement Bleu Marine souhaite que chaque étudiant titulaire d’une licence dispose “d’au moins une proposition de Master dans son université d’origine”, une idée déjà défendue par l’UNEF (Union Nationale des Etudiants de France).
Malgré un programme officiel peu orienté sur l’université, le FN peut compter sur ses partisans des collectifs Racine et Marianne, regroupant respectivement enseignants et étudiants. Ces derniers ont soumis “100 propositions pour l’école et l’Université de demain” au parti d’extrême-droite. Les thèmes abordés y sont nombreux : par exemple, la loi LRU (Loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités) y est notamment remise en cause.
Florine CALDON et Rémy DONZEAU
source : le programme officiel du FN et les contributions des collectifs Racine et Marianne