Élisa : « Je suis tout le temps fatiguée »
Dans le(s) Magazine(s) : N°6 avril 2019
Mots-clefs : conditions, Dijon, etudiants, travail
Élisa a 20 ans et est étudiante en 3 ème année de licence de psychologie à l’Université de Bourgogne. Parallèlement à ses études, elle travaille dans une mairie.
Depuis ma deuxième année de licence, je travaille environ 16h par semaine en mairie. J’aide les secrétaires au cabinet du maire dans leur travail. Généralement cela correspond à 2 jours de travail par semaine. Pendant les vacances, je travaille toute la semaine et l’été je travaille 1 mois en usine pour avoir un peu d’argent pendant l’année scolaire.
Mon job est un peu répétitif, mais les conditions sont plutôt bonnes, je suis dans un bureau et je travaille sur ordinateur. Mon responsable est compréhensif et je peux moduler mes horaires facilement. J’ai le statut d’étudiant salarié, mais même avec ce statut et un patron compréhensif, je dois rater des cours, souvent les cours magistraux.
Mais le problème est qu’en plus de la fatigue, du stress, et de la charge de travail apportés par les cours,je dois gérer encore plus de fatigue et de stress avec mon job étudiant. Je fais des journées 8h-20h. Je suis tout le temps fatiguée et cela empiète sur mes études. Je ne peux lâcher aucun des deux. Mais le travail fait perdre de la motivation pour les cours.
Le week-end je dois étudier beaucoup pour rattraper le retard accumulé en semaine, mais après une semaine entière de 8h-20h à alterner entre cours et travail, j’ai juste envie de me poser tranquillement chez moi, sous ma couette avec Netflix. Mais si je n’étudie pas le week-end, je prends énormément de retard scolaire. C’est simple en L1 j’avais un peu plus de 11 de moyenne, en L2 lorsque j’ai commencé mon job étudiant, je suis tombée à 7.8. Même si je récupère les CM que je rate, c’est compliqué aux partiels.
Je suis à l’échelon 0 bis de la bourse et je touche 130 euros de la CAF. Si je ne travaille pas, je ne peux pas payer le loyer, les assurances, la nourriture. Et je ne parle même pas de sortie étudiante, je ne suis pas sortie du tout en L2 pour pouvoir valider mon année. Dès que j’ai du temps libre, je fais des heures sup’ pour avoir des fins de mois moins compliquées.
Crédit photo: Maxime PERNET