Paul, l’alternance comme une seconde chance

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L’alternance a d’abord permis à Paul de continuer les études pour se qualifier et se diplômer tout en travaillant. Sans ça, il aurait arrêté l’école beaucoup plus tôt. Elle l’a aussi fait rencontrer des gens qui l’ont poussé à continuer, épaulé et remotivé dans ses moment de doutes. Mais selon lui, l’alternance est surtout une route menant à l’embauche.

Que la route fût longue. L’originaire de Castres était un élève avec des aptitudes, mais depuis toujours, fâché avec l’école. Après avoir passé un BEP dans l’optique de travailler dès que possible, il a effectué un stage de 2 mois dans le domaine du BTP. C’est à ce moment qu’il s’est vite ravisé en se rendant compte qu’il ne se voyait « pas faire ça toute sa vie. » Il s’est donc orienté vers un baccalauréat électro technique, obtenu avec succès, avant d’intégrer un BTS mécanisme et automatisme industriel. Mais très vite, arrivent les problèmes…

Suite à la première année, Paul en a assez avec l’école et veut arrêter. Il est même tout proche du renvoi pour absences répétées et injustifiées. Mais le professeur principal décide de le sauver car il est premier de la classe en termes de résultats. C’est donc au cours de sa deuxième année que Paul met un premier pied chez Pierre Fabre grâce à un stage imposé par ses professeurs. A ce moment-là il ne connaît pas du tout l’entreprise. Il n’a ni famille ni proches qui y ont travaillé. “Je ne savais même pas que l’entreprise faisait de la cosmétique, pour moi elle ne faisait que des brosses à dents et du dentifrice”. Pierre Fabre est en fait l’un des trois plus grands groupes pharmaceutiques et cosmétiques français. C’est l’occasion pour lui de découvrir un nouveau métier dont il n’a jamais entendu parler. Et contre toutes attentes, suite à l’obtention de son BTS, le jeune tarnais décide de poursuivre ses études !

S’accrocher au concret

Lors d’une visite d’un salon de l’étudiant, Paul découvre le master management des opérations et projets industriels. Il postule donc dans cette école où il est accepté, à conditions de passer par un an de maîtrise pour être à bac +3 avant d’entamer son master. Avec la possibilité de faire cette année en alternance, il accepte volontiers et le voilà admis  :« C’était l’alternance ou rien ! Hors de question pour moi de continuer avec un cursus classique et continu. ».
Il est maintenant temps de chercher une entreprise, et naturellement Paul contacte son ancien responsable de stage chez Pierre Fabre, qui lui ouvre le poste d’alternant. La demande tombait bien étant donné qu’un technicien venait de démissionner. Le Castrais se fait donc doucement une place dans cette entreprise tout en validant son année de maîtrise, puis son master 1.

Mais c’est à ce moment que le malaise scolaire refait surface… Paul veut à nouveau arrêter les études et se mettre à travailler à temps plein. Mais Pierre Fabre sait le remotiver ! Comment ? D’abord en lui promettant de renouveler le poste d’alternant s’il se décidait à faire une cinquième année d’études supérieures, mais aussi en lui montrant les grilles de salaires. La différence était flagrante ! Pas moins de 700 euros d’écart sur le salaire brute entre un bac +4 et un bac +5. Paul a donc vite changé d’avis et attaqué son master 2. « Ce sont vraiment mes collègues et supérieurs qui m’ont poussé à continuer… Et je les en remercie, c’était la bonne décision ».

L’alternance, puis l’embauche

Tout au long de son alternance, Paul travaillait sur un projet assez conséquent : la création d’une nouvelle ligne de production. C’était aussi son projet de fin d’étude. A la fin de son master ils étaient au stade de la réalisation des machines. Par conséquent, l’entreprise lui a proposé de rester en lui proposant un poste en intérim pour 18 mois car c’est la limite maximale. Suite à cette période, l’intérimaire doit obligatoirement faire une pause de 6 mois. Evidemment, l’entreprise n’a pas le droit de tricher en le prenant en CDD sur le même poste. N’ayant pas de CDI à lui proposer, Pierre Fabre s’est quand même acharné pour conserver le jeune homme. Ils l’ont alors fait engager en CDI dans une entreprise de consulting afin de pouvoir l’embaucher en tant que prestataire sur des missions à durée déterminée. « De nos jours le consulting est très à la mode, quand je suis arrivé dans ma boîte on était 200, aujourd’hui on est 350. »
Aujourd’hui, Paul n’est toujours pas réellement embauché par Pierre Fabre… Néanmoins, y être en alternance lui a permis d’y faire ses preuves. Il travaille toujours à 100% pour ce groupe, sur de nouveaux projets, et est toujours en CDI dans cette entreprise de consulting. Il est très ancré dans ce groupe. Si on prend en compte l’alternance, il y est entré en septembre 2012, et y est comme à la maison : “En 6 ans, je n’ai changé ni de bureau, ni de casier. Même si je ne suis pas réellement embauché par Pierre Fabre, c’est tout comme !”

Crédit photo : Lucas Vivancos

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