Travailler pour étudier, étudier pour travailler
Dans le(s) Magazine(s) : N°6 avril 2019
Mots-clefs : étude supérieur, etudiants, jobs, travail
Les étudiants français ont besoin de travailler pour différentes raisons : acquérir de l’expérience professionnelle ou se faire un peu d’argent. 15% d’entre eux travaillent régulièrement pendant leurs études, bien que cette pratique ne soit pas sans risque.
Le coût des études en France n’est pas gratuit, même s’il peut paraître moindre face à certains pays. Selon « Etudes en France » il faut compter les frais d’inscription pour l’établissement (184 euros pour la licence, 256 euros pour le master, 391 euros pour le doctorat et 610 euros pour les écoles ingénieurs), mais aussi les frais de sécurité sociale qui s’élève a 215 euros, la caution pour avoir un logement auprès d’une agence immobilière, les honoraires et frais de dossier, et plus largement la vie courante.
Moins de la moitié des étudiants touche une bourse d’études sur critères sociaux, ils étaient prés de 38% pour l’année 2016/2017 selon les statistiques du ministère de l’enseignement supérieur. Tous cherchent un moyen pour se stabiliser financièrement, comme l’explique Mamadou, étudiant dijonnais.
La solution première, reste de trouver un travail à côté de ces études. D’après un sondage réalisé en 2014 par « Météojob » pour « l’Etudiant », la part d’étudiants salariés est en hausse. 69% des interrogés de moins de 25 ans affirment travailler pour financer leurs études supérieures. On parlera d’« étudiants travailleurs » désignés comme étant ceux qui exercent volontairement une activité rémunérée plus ou moins indépendante de leurs études (jobs d’étudiants, petits boulots…). Une activité parallèle qu’on peut voir comme concurrente aux études, qui peut empiéter sur le temps scolaire et est exclue du cursus de formation initiale.
La proportion de jeunes Français qui occupent un emploi tout en poursuivant ses études initiales augmente chaque année. Selon l’enquête de l’Observatoire de la vie étudiante sur « L’activité rémunérée des étudiants » publiée début mai 2017. Cette étude exploite les données de l’enquête « Conditions de vie des étudiants 2016 » réalisée auprès de 60 000 étudiants, prés d’un étudiant sur deux travaille. 46% des étudiants déclarent en 2016 exercer une activité rémunérée en parallèle de leurs études, soit 1% de plus que lors de la précédente enquête, en 2013. La moitié d’entre eux, 52,3% travaillent ainsi « plus de six mois par an ».
Depuis le début des années 1980, suite à la démocratisation de l’enseignement supérieur et à l’augmentation du chômages chez les jeunes, le travail étudiant est devenu un élément important pour vivre et compléter ses revenus étudiants. Celui-ci a deux facettes : il est à la fois une ressource financière et une source d’expérience professionnelle, gênante pour la réussite des études mais également bénéfique pour la vie courante de l’étudiant.
Le début d’une vie pleine de risques
Environ 15% des étudiants travaillent régulièrement au moins huit heures par semaine, tout au long de l’année, à l’instar de Célia, 22 ans, travaillant 10h/semaine. C’est pour cette population que les questions de financement des études, de risque d’échec scolaire et d’effet bénéfique sur l’accès a l’emploi peuvent se poser.
De nombreuses enquêtes de L’OCDE (L’Organisation de coopération et de développement économique) montrent l’existence d’un seuil au-delà duquel le travail étudiant augmente le risques d’échec, en général évalué à 15h ou 20h par semaine.
En France, les enquêtes montrent que le dépassement de ce seuil, tout au long de l’année, dans l’exercice d’un travail peu qualifié et sans lien avec la formation suivie, a toutes les chances de perturber le bon déroulement des études, de conduire à l’échec et à l’abandon des études plus tôt que prévu. (Etude de Béduwé Catherine et Giret Jean-François, « Travailler en cours d’études »)
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