Jobs étudiants: Trop d’heures tu meurs
Dans le(s) Magazine(s) : N°6 avril 2019
Mots-clefs : Campus, étudiant, Université de Bourgogne, vie étudiante
Trop d’heures et des difficultés au travail peuvent avoir un effet néfaste sur le bien-être des étudiants et leur cursus universitaire.
En 2016, selon l’OVE Observatoire de la Vie Etudiante, 46% des étudiants en France ont déclaré avoir une activité professionnelle soit près d’un étudiant sur deux. Entre 2013 et 2015, selon la DARES (La direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques), on comptait près de 44% d’étudiants qui occupaient un travail sans aucun lien avec leurs études.
27% travaillent de manière régulière dont 61% à temps partiel avec une charge horaire importante : en moyenne 23 heures par semaine pour 73% d’entre eux. Le Ministère du Travail s’interroge sur ces plannings imposés aux étudiants qui doivent travailler en plus de leurs études pour vivre. Selon la DARES, les jobs, surtout les plus éloignés du parcours universitaire, pourraient avoir un impact négatif sur la réussite universitaire.
Sources de « revenus » et de stress
Les étudiants ayant une activité cherchent avant tout à améliorer leur niveau de vie mais cela peut être aussi la condition indispensable pour pouvoir continuer leurs études.
Dans un témoignage publié en 2013 de « Le Monde Campus » David, ancien employé chez McDonald’s déclare travailler plus de 20 heures par semaine parfois très tard tout en ayant cours chaque jour. « On me rajoute des heures, je ne peux pas dire non. Je rentre à la maison à minuit passé, je démarre en fac à 8h30. Je suis limite à m’endormir en cours ».
Selon l’OVE, un étudiant sur 3 considérait son job comme une « source de stress, de tension nerveuse ». Dans un autre témoignage recueilli par « Le Monde Campus », Dina travaille dans un internat deux nuits par semaine, elle se couche à 1h du matin pour se réveiller à 6h. Elle se dit « de plus en plus sur les nerfs ». « C’est sûr, je ne vis pas mes études comme ceux qui ne travaillent pas. Mes trois copines font du sport, moi je n’ai pas le temps », déplore-t-elle, » les lendemains d’internat je suis un peu à l’ouest ».
Une répercussion significative sur le parcours universitaire
Occuper un job étudiant intensif diminue fortement les chances de réussite, mais si le nombre d’heures de travail hebdomadaire reste faible cela peut conduire au contraire à la réussite.
L’OVE de l’Université de Tours présente les résultats de l’accès ou non en 2ème année selon l’activité salariée pour 2008-2009.
Travailler 8 heures par semaine ou moins, semble être positif pour l’accès en deuxième année dans les cursus d’une licence, 52,4% accèdent en 2ème année contre 50% pour ceux travaillant plus de 8 heures par semaine. L’impact le plus frappant est visible pour le redoublement, 19,3% contre 34,1%.
Des aménagements sont prévus par les universités pour les horaires, des dispenses d’assiduité ou encore la possibilité d’effectuer la dernière année de licence ou première année de Master en 2 ans.
Ces conditions de travail, ces contraintes dans la mesure où elles restent raisonnables au niveau des horaires, encourageraient même les étudiants à augmenter leur productivité dans leur travail et influencerait aussi le choix de leurs études. Une manière de « grandir ».
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