L’alternance, entre idéal et frustration
Dans le(s) Magazine(s) : N°6 avril 2019
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L’alternance est souvent vue comme la voie idoine, idéale, et la plus “ergonomique” pour un étudiant. Encore plus dans certains domaines, journalisme, ingénierie, informatique etc… Pourtant, comme tout domaine, elle est sujette à différentes controverses et frustrations.
Il faut dire que sur le principe, on s’approche du nirvana. Tous les inconvénients pour les étudiants sont partiellement gommés. Le premier le plus évident l’argent. L’étudiant a un statut officiel de salarié. La somme mensuelle récoltée varie selon l’âge mais en général on parle de 800 euros, le minimum imposé par la loi. Cela offre l’indépendance tant souhaitée par moult et moult étudiants.
Cela offre également une expérience professionnelle. Et l’expérience professionnelle, Dieu que c’est une épine voir un cactus dans la chaussure quand on démarre sa vie professionnelle ! On connaît l’histoire, une grosse partie des employeurs réclament de l’expérience lors de la première embauche. Mais forcément quand on démarre, on n’en a point ! C’est ce que tous les jeunes veulent dire à la personne à qui ils font face lors d’un entretien. Comment avoir de l’expérience si on m’en réclame pour ma première expérience ?! (Oui, ça sent le vécu).
L’alternance est donc une solution qui permet de pouvoir muscler son CV, comme Aimé Jacquet demandait à Robert Pirès de muscler son jeu. Et même dans le meilleur des cas, cela offre carrément un job à la fin de l’alternance si cette dernière s’est bien déroulée.
Le dernier gros atout je dirais, est la pluralité des domaines proposés. Journalisme, communication, agriculture… Et peu importe le cursus ! Licence, BTS, Master, tout est possible.
Oui mais voilà, tout cela, ce sont les raisons qui font que tout le monde la conseille. Et forcément, si les caractéristiques de l’alternance s’arrêtaient à cela, ce serait le véritable nirvana pour les étudiants. Mais bon on s’y attend, il n’y a pas que des bons points. Et cette face-là est moins connue que celle précédemment énoncée.
Tout d’abord, cela peut paraître paradoxal, mais ça ne l’est pas. Si certes beaucoup de domaines embauchent, il y a malgré tout peu d’offres. En effet, selon une étude menée en 2016 par Diplomeo.com intitulée « paroles aux jeunes, le contrat d’alternance est devenu un Graal difficile à obtenir ». 34% des jeunes interrogés ont mis a minima trois mois pour trouver leur contrat, et 36% ont envoyé près de 30 candidatures.
Si financièrement, cela peut-être avantageux pour l’entreprise, il n’en reste pas moins que la majeure partie d’entre elles préfère la fameuse expérience. Un peigne pour chauve pour certains mais c’est un critère. Et même si vous avez le bonheur de trouver une entreprise acceptant de vous embaucher, l’expérience reviendra encore et toujours tel un huissier dont on n’arriverait pas à se débarrasser. Il ressort également que les alternants, sans non plus devoir aller faire le café, se voir confier des missions qui n’ont pas l’ intérêt fameux et escompté…
L’investissement demandé est également considérable et peut être difficile physiquement et/ou psychologiquement. Les vacances sont drastiquement réduites, les heures par semaines augmentées. Cela peut faire un choc. On peut parler raisons fainéantes, mais les vacances, le repos etc… cela peut être vital pour certains…Il y a des chiffres là dessus !
Il est toujours compliqué de juger si telle solution est meilleure que l’autre tant elles peuvent être perçues différemment selon la personne qui les vit. Quoi qu’il en soit, il ressort de ce petit listing que la meilleure des choses à faire est de bien analyser sa situation avant de se lancer dans l’alternance.
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