«Il faut penser à cette jeunesse européenne»
Dans le(s) Magazine(s) : n°7 mai 2019
Mots-clefs : education, etudiants, europe, politique
Florian, engagé politique pour l’Europe, partage sa vision sur l’intégration des étudiants au sein du débat européen. Ce jeune alsacien organise régulièrement des conférences sur différents thèmes qui régissent la vie européenne.
Florian, vous êtes engagé en politique, pouvez-vous nous en dire davantage ?
Je suis Florian Brunner, 29 ans, alsacien et engagé politiquement au sein d’Europe et Démocratie dont je suis le fondateur. J’ai débuté cet engagement politique à mes 17 ans, en devenant ensuite Président des Jeunes Démocrates du Haut-Rhin puis membre du Conseil du MoDem Alsace.
Vous êtes investi politiquement pour l’Europe, en quoi consiste cet engagement ?
Basé à Strasbourg, Europe et Démocratie est un « ThinkTank », un espace d’échange d’idées et d’opinion, axé sur les questions européennes. J’avais repéré un manque de structures et d’organisations liées à l’Europe avec des schémas qui n’apportaient rien de nouveaux ou peu. Mon objectif, quand j’ai lancé Europe et Démocratie, était de créer, d’instaurer le débat, ouvrir une réflexion sur les enjeux européens et ne surtout pas repousser les critiques, même les opinions d’eurosceptiques. J’organise donc des rencontres pour échanger sur différentes thématiques et ensemble nous menons une réflexion et publions des travaux. Pour agrémenter les sujets, je fais régulièrement intervenir des « experts » comme la députée Nathalie Griesbeck de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures. Une de nos conférences, « Je vote », a été mise en place pour inciter les étudiants à voter. Nous sentons en manque de mobilisation politique chez les étudiants et à l’approche des élections européennes, nous nous mobilisons pour inverser cette tendance.
Vous parlez de manque de mobilisation politique des étudiants, comment réussir à les intéresser ?
Bien sûr il faut continuer ces travaux que nous menons et organiser des conférences mais cela restera toujours in-
suffisant. Il faut insérer les problématiques européennes au centre du système éducatif, dès le collège jusque dans nos universités pour que chaque étudiant puisse comprendre les institutions européennes et leur fonctionnement. Comment un étudiant peut construire un avis sur les questions européennes s’il ne connaît pas le fonctionnement de l’Europe ? Ces cours doivent être dépolitisés et structurés en un programme clair. Nous pourrions intéresser les étudiants sur l’Europe en débattant sur des thèmes qui les impactent directement comme l’éducation, le prix de la vie étudiante, les aides dont ils peuvent bénéficier. Il faut réussir à les captiver et les préparer à vivre dans un contexte européen en leur faisant comprendre les mécanismes.
Que souhaitez-vous pour les étudiants européens ?
Tout simplement leur intégration au débat démocratique sur l’Europe. Il faut évoluer ensemble, et les « adultes » ont la responsabilité « d’accueillir » les étudiants mais aussi l’ensemble de la jeunesse au sein du débat européen. A mon époque, il nous a peut-être manqué cette bienveillance qui est maintenant nécessaire. Il faut penser à cette jeunesse mais à la jeunesse d’après et encore celle d’après.
Qu’est-ce que l’Europe à apporter aux étudiants pour qu’ils s’y investissent ?
L’Europe leur apportera un cadre économique, social et éducatif, à l’opposé du système américain où il est nécessaire de s’endetter pour étudier. Ce cadre est bien entendu perfectible, mais il est aussi un vaste endroit de débat où les étudiants peuvent se faire entendre, faire bouger les choses. Ce sont eux qui peuvent rendre ce cadre meilleur en organisant des débats, en se rendant curieux sur l’Europe, en poursuivant l’échange. Au sein d’Europe et Démocratie, il y a une lycéenne qui organise déjà des débats sur l’Europe en invitant des amis à elle pour les informer, les faire parler sur des thèmes qui les intéressent. Ce sont ces initiatives spontanées qui offriront une meilleure Europe aux étudiants.