Quels freins pour le départ des étudiants ?
Dans le(s) Magazine(s) : n°7 mai 2019
Mots-clefs : départ, étranger, etudiants, langue, mobilité
Julie Canovas est responsable du service mobilités étudiantes à l’université de Bourgogne, au sein du pôle international. Son service encadre les étudiants désireux de voyager pour valider le diplôme de leur université d’origine. Il concerne aussi les étudiants à titre individuel qui s’inscrivent à l’université de Bourgogne. Elle nous parle des freins à la mobilité étudiante en Europe.
Existe-t-il des éléments pouvant ralentir ou empêcher le départ d’un étudiant à l’étranger ?
On a identifié plusieurs freins à la mobilité étudiante. Le premier est financier, car tout étudiant qui part à l’étranger doit être en capacité de s’assumer financièrement lors de son séjour. Le second est la barrière de la langue, puisque beaucoup d’étudiants se disent : « je n’ai pas un niveau d’anglais assez élevé pour pouvoir suivre les cours dans le pays où je vais aller » Cette angoisse limite donc le départ d’étudiants dans certains pays de l’est, où les cours sont donnés en anglais. Un autre frein pourrait être la question de l’intégration et du choc culturel : « Est-ce que je vais pouvoir m’intégrer ? Est-ce-que je vais me sentir bien ? ». Et puis certaines composantes sont encore réticentes à l’idée que les étudiants partent à l’étranger. En médecine, si un étudiant part, il doit refaire son semestre à l’université de Bourgogne.
Existe-t-il des aides financières pour les étudiants qui souhaitent partir ?
En général, les étudiants boursiers sur critères sociaux du Crous par exemple, peuvent bénéficier de plusieurs aides. Si on parle d’une aide pour tout le monde, en Europe il existe la bourse Erasmus plus. Pour les étudiants boursiers, il existe également l’aide à la mobilité internationale (AMI). Cela leur permet d’avoir un budget supplémentaire, surtout s’ils partent en Europe et qu’ils ont déjà la bourse Erasmus plus. Il existe également la bourse du conseil régional. Ces aides sont cumulatives pour les étudiants boursiers, et il existe aussi parfois certaines aides mises en place par les collectivités territoriales en fonction du lieu où les étudiants habitent.
Comment faciliter encore davantage le départ d’un étudiant à l’étranger ?
Je pense qu’il pourrait y avoir des bourses supplémentaires correspondant au coût du séjour de l’étudiant, car parfois, en fonction du coût de vie dans le pays de destination, ça peut être compliqué. Je pense par exemple à l’Angleterre, où les loyers sont très élevés. D’autre part, le travail à faire sur les composantes réticentes est un travail à moyen et long terme que nous essayons de mener en intervenant auprès des responsables de formation, pour leur expliquer l’intérêt d’une mobilité internationale. D’ailleurs, on a déjà vu une amélioration au cours de ces dernières années. Désormais, toutes les écoles d’ingénieurs obligent l’étudiant à faire une mobilité internationale pour qu’il obtienne son diplôme. C’est notamment le cas de l’ESIREM, l’école d’ingénieurs de l’université de Bourgogne.